Les casseuses d’os
13,97 x 21,59 cm. 202 p. 17,62 €
Je m’assieds, une révolte mord mes lèvres serrées lorsque Mahène pose une main possessive sur le cahier. Je baisse les yeux vers mes cuisses, y loge mes poings fermés. Elle le feuillette sensible au murmure de mes feuilles avant de le jeter par terre. Elle épie ma réaction, je garde le visage penché vers le sol. Entre nous, survit le chant de mon écriture. Ces mots dans ces pages semblent être la seule chose qu’il me reste de moi.
Le regard de Mahène appuie avec insistance sur une silhouette que je ne parviens pas à rendre invisible.
Ni le silence, ni le crépuscule ne m’effacent.
Je ne devrais pas être ici.
Mon cahier non plus.Leïla est partie, pourquoi est-ce que c’est moi qu’on enferme?
C’est la première fois que je quitte l’alvéole. »
Où sont Leïla, la vieille Driss et Grane ? Pourquoi Jihane est-elle enfermée, questionnée et torturée entre ces murs de chaux et de terre? Pourquoi Mahène est-elle devenue son accusatrice et son bourreau ?
Cette écofiction poétique est une dystopie originale et glaçante où l’auteure utilise l’espace de sa page pour ouvrir un lieu indéfinissable. On se laisse emporter par l’écriture qui dévoile par petites touches une vérité pire que le doute.